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Oct 27

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A Montrouge : Résistance !

Ce 18 octobre 2013, au café Jean Bart à Montrouge, était invité Arsène Tchakarian, à l’initiative du collectif Front de Gauche de Montrouge et de la section PCF d’Issy-les-Moulineaux. Nous connaissions son nom comme le dernier survivant du groupe Manouchian, des FTP-MOI. Il nous raconta son histoire.

Une cinquantaine de personnes est venue l’écouter, l’endroit est rempli de personnes de tous les âges, de toutes les origines, certains ayant connu la guerre comme enfants, d’autres nés bien après, ne la connaissant que par les récits de ceux qui l’ont vécu, et les livres d’histoire. Certains sont toujours des militants politiques, d’autres, citoyen avertis, savent à quel prix la flamme de la Résistance a été maintenue en vie. Il a 97 ans, il parle debout et sans micro pendant près d’une heure et demie, l’esprit droit, le regard franc, regardant une fois ses notes pour vérifier un nom, une date, mais les souvenirs vifs. Il a travaillé comme historien pour le ministère de la Défense, il dit qu’il est accrédité pour dire la vérité, ce qui s’est passé, et que peu lui importent les partis ou l’histoire officielle.

La date et le lieu étaient choisis pour célébrer le 70ème anniversaire d’une action qu’ils avaient mené à bien. Un collaborateur s’était vanté d’avoir assisté à l’arrestation de gaullistes, il préparait d’autres dénonciations. Il fallait l’éliminer au plus vite. Il raconte comment ils ont planifié et exécuté leur action. Un camarade l’a suivi depuis l’arrêt du bus, avenue Verdier, et l’a abattu devant le Jean Bart. Le nom des rues, la géographie de la ville, pourtant familiers, prennent soudain une autre dimension.

C’était l’époque où ce qu’on appelait Front National était un mouvement de lutte contre le fascisme, et non pas le mouvement d’extrême droite actuel, héritier des ennemis d’alors, qui en a usurpé le nom. Y participaient les arméniens, les italiens, les espagnols, les français, qu’importait ? On ne demandait jamais la nationalité des camarades. C’était l’époque où l’honneur de la France résidait aussi dans ses immigrés, alors que ceux qui se disaient bons français versaient dans le collaboration avec le nazisme. C’était l’époque où des jours heureux se dessinaient avec l’élaboration du programme du CNR. Puissions-nous nous en souvenir.

Invitation

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